Zohar Vayélék'h - III 283a-286a
Note - Les parashioth qui terminent le Zohar ne correspondent pas exactement à la lecture hebdomadaire dans les synagogues. Cette semaine c'est la Parashah Ki-Tavo qui est lue, du Deutéronome chapitres 26 à 29. Le Zohar ne couvre pas cette section et passe à la parashah Vayélék'h, qui correspond au chapitre 31. Il en sera de même la semaine prochaine.
Pour garder le flux, j'insère ici la colonne A de la page 283 qui ouvre la parashah Vayélék'h.
Toutes les vidéos des sessions du Zohar sont sur la chaîne Youtube : Georges LAHY.
Traduction : Georges Lahy
Parashah Vayélék'h
[283a]
וַיֵּלֶךְ מֺשֶׁה וַיְדַבֵּר אֶת הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה אֶל כָּל יִשְׂרָאֵל. ר' חִזְקִיָּה פָּתַח, מוֹלִיךְ לִימִין מֺשֶׁה זְרוֹעַ תִּפְאַרְתּוֹ בּוֹקֵעַ מַיִם מִפְּנֵיהֶם וְגוֹ,' זַכָּאִין אִינּוּן יִשְׂרָאֵל, דְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִתְרְעֵי בְּהוּ, וּבְגִין דְּאִתְרְעֵי בְּהוּ, קָרָא לוֹן בְּנִין בּוּכְרִין קַדִישִׁין, אַחִין כִּבְיָכוֹל, נָחַת לְדַיְּירָא עִמְּהוֹן. הה"ד, וְעָשׂוּ לִי מִקְדָּשׁ וְשָׁכַנְתִּי בְּתוֹכָם. וּבָעָא לְאַתְקְנָא לְהוּ כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא, וְשָׁארִי עָלַיְיהוּ שִׁבְעָה עֲנָנֵי יְקָר, שְׁכִינְתֵּיהּ אַזְלָא קַמַּיְיהוּ, הה"ד וַיְיָ' הוֹלֵךְ לִפְנֵיהֶם יוֹמָם.
« Et Moïse alla et dit ces paroles à tout Israël » – Rabbi Ħizqiyah s’ouvre : « Il fit aller, à la droite de Moïse, le bras de son Tiféréth, fendant les eaux devant eux... ». Bénis soient Israël en qui le Saint, béni soit-Il, désire. Puisqu'Il désirait en eux, Il les a appelés saints fils premiers-nés, et frères, pour ainsi dire. Il est descendu pour habiter avec eux. Il est écrit : « Ils feront pour Moi un Sanctuaire et J’habiterai au milieu d'eux ». Et Il a voulu les établir comme en haut, et Il a fait tomber sur eux sept nuées de Gloire, et Sa Shekhinah allait devant eux, comme il est écrit : « Et Yhwh allait devant eux le jour ».
תְּלַת אַחִין קַדִישִׁין אַזְלִין בֵּינַיְיהוּ, וּמַאן אִינּוּן. מֺשֶׁה, אַהֲרֺן, וּמִרְיָם. וּבִזְכוּתֵהוֹן, יָהַב לוֹן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, מַתְנָן עִלָּאִין. כָּל יוֹמוֹי דְּאַהֲרֺן, לָא אַעְדוּ עֲנָנֵי יְקָר מִיִשְׂרָאֵל. וְהָא אוֹקְמוּהָ, דְּאַהֲרֺן דְּרוֹעָא יְמִינָא דְּיִשְׂרָאֵל הֲוָה. וְהַיְינוּ דִּכְתִיב, וַיִּשְׁמָע הַכְּנַעֲנִי מֶלֶךְ עֲרָד וְגוֹ,' כִּי בָּא יִשְׂרָאֵל דֶּרֶךְ הָאֲתָרִים וְגוֹ.' כב"נ דְּאָזִיל בְּלָא דְּרוֹעָא, וְסָמִיךְ גַּרְמֵיהּ לְכָל אֲתָר, וּכְדֵין וַיִּלָּחֶם בְּיִשְׂרָאֵל וַיִשְׁבְּ מִמֶּנוּ שֶׁבִי, בְּגִין דַּהֲווֹ בְּלָא דְּרוֹעָא יְמִינָא. ת"ח, אַהֲרֺן דְּרוֹעָא יְמִינָא דְּגוּפָא הֲוָה. וְעַל דָּא כְּתִיב, מוֹלִיךְ לִימִין מֺשֶׁה זְרוֹעַ תִּפְאַרְתּוֹ. וּמַאן אִיהוּ. אַהֲרֺן.
Trois saints frères allés parmi eux. Qui sont-Ils ? Moïse, Aaron et Miryam. C'est pour leur mérite que le Saint, béni soit-Il, leur a accordé des dons suprêmes. Chacun des jours d'Aaron, les nuées de Gloire ne se sont pas éloignés d'Israël. La raison en est qu'Aaron était le bras droit d’Israël, il est écrit : « Le Cananéen, roi d'Arad... entendit raconter qu’Israël venait par la route des Atarim... ». Comme un homme qui marche sans bras, se soutenant à chaque endroit. Puis, « il combattit contre Israël, et fit prisonniers certains d'entre eux ». Parce qu'ils étaient sans bras droit. Viens et vois – Aaron était le bras droit du corps. Au-dessus, il est écrit : « Il fit aller, à la droite de Moïse, le bras de son Tiféréth ». Qui est-ce ? C'est Aaron.
וַיֵּלֶךְ מֺשֶׁה, מַאי וַיֵּלֶךְ, לְאָן הָלַךְ. אֶלָּא וַיֵּלֶךְ, כְּגוּפָא בְּלָא דְּרוֹעָא. כד"א, וַיֵּלְכוּ בְּלֺֹא כֺחַ לִפְנֵי רוֹדֵף. דְּהָא מִית אַהֲרֺן דְּרוֹעָא יְמִינָא, וּבָעָא לְאִסְתַּלְּקָא גּוּפָא.
« Et alla (vayélék’h) Moïse » – Que signifie vayélék’h ? « Est-il allé ? « Vayélék’k » est comme un corps sans bras, comme il est dit : « Ils allaient sans force devant le poursuivant », depuis qu'Aaron était mort – le bras droit – le corps a voulu partir.
כָּל יוֹמוֹי דְּמֺשֶׁה, אַכְלוּ יִשְׂרָאֵל לֶחֶם מִן הַשָּׁמַיִם. כֵּיוָן דְּאָתָא יְהוֹשֻׁעַ, מַה כְּתִיב וַיִּשְׁבּוֹת הַמָּן מִמָּחֳרָת וְגוֹ.' וַיֺּאכְלוּ מֵעֲבוּר הָאָרֶץ מִמָּחֳרָת הַפֶּסַח. מַה בֵּין הַאי לְהַאי. אֶלָּא דָּא מִלְעֵילָּא. וְדָא לְּתַתָּא. כָּל זִמְנָא דְּמֺשֶׁה, אִשְׁתְּכַח גּוּפָא דְּשִׁמְשָׁא שַׁלִּיט, וְנָהִיר לְעָלְמָא. כֵּיוָן דְּאִסְתְּלַּק מֺשֶׁה, אִתְכְּנַשׁ גּוּפָא דְּשִׁמְשָׁא, וְנָפִיק גּוּפָא דְּסִיהֲרָא.
Tous les jours de Moïse, Israël a mangé du pain des cieux. Lorsque Josué est arrivé, qu’est-il écrit ? : « Et la manne cessa dès le lendemain... », « Et ils mangèrent du blé du pays le lendemain de la Pâque ». Quelle est la différence entre ceci et cela ? C'est que ceci vient d'en haut et cela vient d'en bas. Tant que Moïse était trouvé, le corps du soleil régnait et illuminait le monde. Une fois Moïse parti, le corps du soleil a disparu et le corps de la lune est apparu.
כְּתִיב אִם אֵין פָּנֶיךָ הוֹלְכִים אַל תַּעֲלֵנוּ מִזֶּה וּבַמֶּה יִוָּדַע אֵפוֹא וְגוֹ,' הָכִי אוֹלִיפְנָא, כֵּיוָן דְּאָמַר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְמֺשֶׁה הִנֵּה מַלְאָכִי יֵלֵךְ לְפָנֶיךָ, אָמַר מֺשֶׁה, וּמַה קַסְטִיפָא דְּשִׁמְשָׁא דְּיִתְכְּנִישׁ, וְיַדְבַּר סִיהֲרָא, גּוּפָא דְּסִיהֲרָא לָא בָּעֵינָא. אִם אֵין פָּנֶיךָ הוֹלְכִים, גּוּפָא דְּשִׁמְשָׁא בָּעֵינָא, וְלָאו דְּסִיהֲרָא. כְּדֵין גּוּפָא דְּשִׁמְשָׁא אִתְנְהִיר, וְאִתְעָבֵיד מֺשֶׁה, כְּגַוְונָא דְּגוּפָא דְּשִׁמְשָׁא קַמַּיְיהוּ דְּיִשְׂרָאֵל. כֵּיוָן דְּאִתְכְּנִישׁ מֺשֶׁה, אִתְכְּנִישׁ שִׁמְשָׁא, וְאִתְנְהִיר סִיהֲרָא, וַהֲוָה יְהוֹשֻׁעַ מִשְׁתַּמֵּשׁ לִנְהוֹרָא דְּסִיהֲרָא. וַוי לְהַהוּא כִּסּוּפָא.
Il est écrit : « Si tes faces ne vont pas, ne nous fais pas monter d’ici. Et par quoi sera-t-il donc connu... » – Nous avons appris que lorsque le Saint, béni soit-Il, a dit à Moïse : « Voici mon ange qui marchera devant toi », Moïse a dit : « Et pourquoi la guidance du soleil se repliera t’elle et la lune guidera-t-elle ? Je ne veux pas du corps de la lune, si Tes Faces ne vont pas avec nous. Je ne veux ni du corps du soleil, ni de la lune ». Alors le corps du soleil brilla et Moïse devint comme le corps du soleil devant Israël. Quand Moïse se coucha, le soleil s’est couché et la lune a brillé, c'est-à-dire que Josué s’est accoutumé à la lumière de la lune. Malheur à cette honte !
וַיֺּאמֶר אֲלֵיהֶם בֶּן מֵאָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְגוֹ.' הַיְינוּ דא"ר אֶלְעָזָר, אַרְבְּעִין שְׁנִין נָהִיר שִׁמְשָׁא לוֹן לְיִשְׂרָאֵל, וְאִתְכְּנִישׁ לְסוֹף אַרְבְּעִין שְׁנִין, וְנָהִיר סִיהֲרָא. אר"ש וַדַּאי הָכִי הוּא, הַיְינוּ דִּכְתִּיב וְיֵשׁ נִסְפֶּה בְּלֺֹא מִשְׁפָּט וְהָא אַתְעֲרוּ חַבְרַיָּיא. וַאֲנָן נוֹקִים לֵיהּ לַקְּרָא, אֲבָל עַל מַה דְּאַתְעֲרוּ חַבְרַיָּיא כֺּלָּא הוּא אִצְטְרִיךְ לְעָלְמָא, לְתוֹעַלְתָּא דב"נ, דְּיִתְכְּנַשׁ עַד לָא מָטוּן יוֹמוֹי.
“Et il leur dit : Je suis âgé de cent vingt ans... ». C'est ce que Rabbi Elâzar a dit, quarante ans le soleil a brillé sur Israël et il s’est couché au bout de quarante ans, puis la lune a brillé. Rabbi Shiméôn dit : Il en est assurément ainsi, comme il est écrit : « Mais tel périt par défaut d’équité (mishpat) », les compagnons y sont éveillés, et nous allons clarifier ce verset. Mais par rapport à l’éveil des compagnons, tout est nécessaire dans le monde pour le bien de l'homme, qui se couchera jusqu’à la fin de ses jours.
ת"ח, וְהָא אִתְּמַר, דְּכָל רוּחִין דְּנָפְקִין מִלְּעֵילָּא, דְּכַר וְנוּקְבָּא נַפְקֵי, וּמִתְפָּרְשָׁן. וּלְזִמְנִין תִּפּוּק נִשְׁמְתָא דְּנוּקְבָּא, עַד לָא נַפְקַת דְּכַר, דְּהוּא בַּר זוּגָהּ. וְכָל זִמְנִין דִּדְכוּרָא לָא מָטָא זִמְנֵיהּ לְאִזְדַּוְּוגָא בַּהֲדֵי נוּקְבֵיהּ, וְאָתֵי אַחֲרָא וְאִתְנְסִיב בַּהֲדָהּ, כֵּיוָן דְּמָטָא זִמְנָא דְּהַאי לְאִזְדַּוְּוגָא, כַּד אִתְּעַר צֶדֶק בְּעָלְמָא, לְמִפְקַד עַל חוֹבֵי עָלְמָא, כָּנִישׁ לֵיהּ לְהַאי אַחֲרָא, דַּהֲוָה נָסִיב בַּהֲדָהּ, וְאָתֵי אַחֲרָא וְנָטִיל לָהּ. וְעַל דָּא קָשִׁין זִוּוּגִין קַמֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא.
Viens et vois – Nous avons expliqué que tous les esprits qui viennent d'en haut sortent mâle et femelle et se séparent. Parfois, l'âme féminine émerge dans le monde avant que le mâle, qui est son partenaire, ne soit sorti. Lorsque le temps n'est pas venu pour le mâle de s’accoupler à sa femelle et qu'un autre vient l'épouser, alors, lorsque son temps vient de s’accoupler à elle, la justice s'éveille dans le monde pour punir les iniquités du monde. Elle replie celui qui l'a épousée et l'autre vient, et la prendre. C'est pourquoi les accouplements sont difficiles devant le Saint, béni soit-Il.
וְכָל דָּא בְּגִין דְּסָרַח דְּכוּרָא עוֹבָדוֹי, ואע"ג דְּלָא סָרַח כ"כ עוֹבָדוֹי בַּחֲטָאֵיהּ, אִתְכְּנִישׁ בְּהַהוּא זִמְנָא, עַד לָא מָטוּן יוֹמוֹי, דְּלָא עָבֵיד הָכִי בַּמִּשְׁפָּט וְעָלֵיהּ כְּתִיב, וְיֵשׁ נִסְפֶּה בְּלֺֹא מִשְׁפָּט. וְאָעְרַע בֵּיהּ דִּינָא דְּצֶדֶק בְּחוֹבוֹי. בְּגִין דְּמָטָא זִמְנֵיהּ דְּאַחֲרָא, וְנָסִיב לָהּ, דְּהָא דִּידֵיהּ הִיא.
Tout cela, parce que le mâle est répugnant dans ses actions. Même si ces actes ne sont pas aussi répugnants que son péché, il se replie jusqu'à ce que ses jours soient venus et que soit accomplie la sentence (mishpat). De lui il est écrit : « Mais tel périt par défaut d’équité (mishpat) ». Le tribunal de justice le contacte à cause de ses péchés, parce que le temps de l'autre est venu de la prendre, parce qu'elle est sienne.
א"ל ר"א, וַאֲמָאי, יַפְרִישׁ לוֹן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְיֵיתֵי אַחֲרָא וְיָהִיב לֵיהּ. אָמַר לֵיהּ דָּא הוּא תּוֹעַלְתָּא דְּבַר נָשׁ, וְטִיבוּ דְּעָבֵיד עִמֵּיהּ, דְּלָא יֶחֱמֵי אִתְּתֵיהּ בִּידָא אַחֲרָא. ות"ח, אִי הַאי לָא כַּשְׁרָן עוֹבָדוֹי, אע"ג דְּדִילֵיהּ הִיא הַהִיא אִתְּתָא, לָא אִתְדְּחֵי הַאי אַחֲרָא מִקַּמֵּיהּ.
Rabbi Elâzar lui répondit : Et pourquoi le Saint, béni soit-Il, les sépare-t-il et en amènerait-il un autre et la lui donnerait-il ? Il répondit : C'est pour le bien de l'Homme. Il fait preuve de bonté à son égard, afin qu'il ne voie pas sa femme sous l'autorité d'un autre. Viens et vois – Si ces actions ne sont pas correctes, alors même si la femme est à lui, l'autre n'est pas rejeté devant lui.
[284a]
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