Parashah Tazria

Zohar Tazriâ - 42a ...

Cours du 31 mars 2022

https://youtu.be/szb_onKsUGA

 

 


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Texte étudié

Traduction : Georges Lahy

Parashah Tazriâ

וַיְדַבֵּר יְיָ' אֶל מֺשֶׁה לֵאמֺר אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ וְיָלְדָה זָכָר וְגוֹ.' ר' אֶלְעָזָר פָּתַח, עַל מִשְׁכָּבִי בַּלֵּילוֹת בִּקַּשְׁתִּי וְגוֹ.' עַל מִשְׁכָּבִי, בְּמִשְׁכָּבִי מִבָּעֵי לֵיהּ, מַהוּ עַל מִשְׁכָּבִי. אֶלָּא כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל אָמְרָה קָמֵי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וּבָעָאת מִנֵּיהּ עַל גָּלוּתָא, בְּגִין דְּהִיא יָתְבָא בֵּין שְׁאָר עַמִּין עִם בְּנָהָא, וּשְׁכִיבַת לְעַפְרָא, וְעַל דְּהִיא שְׁכִיבַת בְּאַרְעָא אָחֳרָא מִסְאֲבָא, אָמְרָה, עַל מִשְׁכָּבִי בָּעֵינָא, דְּשָׁכִיבְנָא בְּגָלוּתָא, וְעַל דָּא, בִּקַּשְׁתִּי אֵת שֶׁאָהֲבָה נַפְשִׁי וּלְאַפָּקָא לִי מִנֵּיהּ.

« Et Yhwh parla vers Moïse, pour dire : [Parle aux enfants d'Israël, pour dire] Si une femme est ensemencée et enfante un mâle ...[1] » – Rabbi Elâzar s’ouvre : « Sur ma couche, dans la nuit, j'ai cherché …[2] ». « Sur ma couche », il aurait fallu dire « dans ma couche », pourquoi « sur ma couche ». L’Assemblée d'Israël a parlé devant le Saint, béni soit-Il, et l'a supplié au sujet de l'exil, car elle siège parmi les autres nations avec ses enfants, et elle est couchée dans la poussière. Et puisqu'elle est couchée dans une autre terre, souillée, elle a dit : « Sur ma couche », « je le supplie, parce que je suis couchée en exil ». C'est pourquoi « j'ai cherché celui qu’aime mon âme », pour m'en sortir.

בִּקַּשְׁתִּיו וְלֹא מְצָאתִיו, דְּלָאו אָרְחֵיהּ לְאִזְדַּוְּוגָא בִּי אֶלָּא בְּהֵיכָלֵיהּ, קְרָאתִיו וְלֹא עָנָנִי. דְּהָא בֵּינִי עַמִּין אָחֳרָנִין יָתִיבְנָא, וְקָלֵיהּ לָא שַׁמְעִין אֶלָּא בְּנוֹי. דִּכְתִּיב, הֲשָׁמַע עָם קוֹל אֱלֹהִים וְגוֹ.'

« Je l’ai cherché, mais ne l’ai pas trouvé[3] » – Car il n'a pas l'habitude de me rejoindre, hormis dans Son palais. « Je l’ai cherché, mais ne l’ai pas trouvé[4] », parce que j’habitais parmi d'autres nations, et que seuls Ses enfants entendent Sa voix, comme il est écrit : « Un peuple a-t-il entendu la voix d’Élohim... ?[5] ».

רִבִּי יִצְחָק אָמַר, עַל מִשְׁכָּבִי בַּלֵּילוֹת. אָמְרָה כנ"י עַל מִשְׁכָּבִי אִתְרָעַמְנָא קַמֵּיהּ, דִּיְהֵא מִזְדְּוַּוג עַמִּי לְמֶחְדֵּי לִי, וּלְבָרְכָא לִי, בְּחֵידוּ שְׁלִים. דְּהָכִי תָּנֵינָן דְּמִזִוּוּגָא דְּמַלְכָּא בכ"י, כַּמָּה צַדִּיקִים יַרְתּוּ יְרוּתַת אַחֲסַנְתָּא קַדִּישָׁא, וְכַמָּה בִּרְכָאן מִשְׁתַּכְּחֵי בְּעָלְמָא.

Rabbi Yitsħaq dit : « Sur ma couche, dans la nuit », dit l’Assemblée d’Israël. « Sur ma couche », je me suis plainte devant Lui, pour qu'il s'unisse à moi pour me réjouir et me bénir dans une Joie complète. Car nous avons appris que par l'Union du Roi, avec l’Assemblée d’Israël, de nombreux justes reçoivent en héritage une part de sainteté et de nombreuses bénédictions demeurent ainsi dans le monde.

ר' אַבָּא הֲוָה אָזִיל לִכְפָר קַנְיָּא, לִמְעַרְתָּא דְלוּד. וַהֲווֹ עִמֵּיהּ ר' יוֹסֵי וְר' חִיָּיא. א"ר יוֹסֵי, כְּתִיב, אֵשֶׁת חַיִל עֲטֶרֶת בַּעְלָהּ וְגוֹ.' אֵשֶׁת חַיִל, דָּא כ"י. וּכְרָקָב בְּעַצְמוֹתָיו מְבִישָׁה. אִלֵּין עַמִּין עע"ז, דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא יָכִיל לְמִסְבַּל לוֹן בְּעָלְמָא, כד"א, וָאָקוּץ בָּם. כְּהָנֵי קוֹצִין וְגוּבִין דְּדַחֲקִין לֵיהּ לב"נ וְלָא יָכִיל לְמִסְבַּל לוֹן. א"ר אַבָּא, הָכִי הוּא וַדַּאי, אֵשֶׁת חַיִל, דָּא כ"י, דְּהִיא גְּבִירְתָּא מִכַּמָּה חַיָּילִין וְכַמָּה מַשִּׁרְיָין דְּמִשְׁתַּכְּחֵי בְּעָלְמָא, עֲטֶרֶת בַּעְלָהּ, כד"א, עֲטֶרֶת תִּפְאֶרֶת, וְכֺלָּא חַד. עַד דַּהֲווֹ אָזְלֵי, א"ר אַבָּא כָּל חַד לֵימָא מִלָּה, בכ"י.

Rabbi Abba cheminait vers le village de Qanya, à la grotte de Loud, accompagné de Rabbi Yossi et de Rabbi Ħiya. Rabbi Yossi dit, il est écrit : « La femme vaillante est la couronne de son époux[6] ». La « femme vaillante » c’est l’Assemblée d'Israël, tandis que « et dégénération de ses os est l’avilissante[7] » fait référence aux nations étrangères, que le Saint, béni soit-Il, ne peut tolérer dans le monde, comme il est écrit : « C'est pourquoi je les ai en abomination (aqouts)[8] », telles les épines (qoutsin) et les chardons qui démangent l’humain, au point de ne pouvoir les endurer. Rabbi Abba dit : Il en est assurément ainsi, la « femme vaillante » est l’Assemblée d’Israël, qui est l’héroïne de nombreuses légions et armées qui demeurent dans le monde. « La couronne de son époux » est comparable aux termes « Couronne de Tiféréth[9] », et c'est la même chose. Alors qu’ils cheminaient, Rabbi Abba dit : Que chacun dise quelque chose sur l’Assemblée d'Israël.

ר' אַבָּא פָּתַח וְאָמַר. אֵשֶׁת חַיִל מִי יִמְצָא, דָּא כ"י, דְּאִיהִי אֵשֶׁת חַיִל, כְּמָה דְּאַמָרָן. מִי יִמְצָא, כד"א, אֲשֶׁר יִמְצָא אֶתְכֶם בְּאַחֲרִית הַיָּמִים. מִי יִמְצָא, מַאן יִזְכֶּה לְמֶהֱוֵי בֵּהּ בִּשְׁלִימוּ, וּלְאִשְׁתַּכְּחָא עִמָּהּ תָּדִיר.

Rabbi Abba s’ouvre et dit : « Qui trouvera une femme vaillante ?[10] ». C'est l’Assemblée d'Israël qui est une femme valeureuse, comme nous l'avons dit. « Qui trouvera » est comparable à : « Ce qui vous arrivera dans l’après des jours[11] ». « Qui trouvera » ? Qui méritera et sera complètement en elle et sera toujours avec elle ?

וְרָחוֹק מִפְּנִינִים מִכְרָהּ, מִכְרָהּ, מִקְחָהּ מִבָּעֵי לֵיהּ. אֶלָּא, לְכָל אִינּוּן דְּלָא אִתְדַּבְּקָן בָּהּ בִּשְׁלִימוּ, וְלָא שְׁלֵמִין בַּהֲדָהּ, הִיא מָכְרָה לוֹן וְאַסְגְּרָא לוֹן בִּידָא דְּעַמָמִין אָחֳרָנִין. כד"א, וַיַּעַזְבוּ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אֶת יְיָ' וַיִמְכּוֹר אוֹתָם בְּיַד סִיסְרָא. וּכְדֵין כֻּלְּהוּ רְחִיקִין מֵאִלֵּין פְּנִינִים עִלָּאִין קַדִּישִׁין, דְּלָא יְהֵא חוּלָקָא בְּהוּ. הה"ד וְרָחוֹק מִפְּנִינִים מִכְרָהּ.

« Son prix surpasse celui des perles[12] ». « Son prix (mikrah) », alors qu'il aurait fallu dire « son achat (miqħah) ». Puisqu'elle vend tous ceux qui ne s'attachent pas complètement à elle ou qui ne sont pas complètement en elle, et qu'elle les livre aux autres nations, comme il est dit : « Et ils oublièrent Yhwh, leur Dieu, et il les vendit en la main de Sissera[13] ». Ils sont donc tous loin de ces perles saintes et dispendieuses, dans lesquelles vous n'aurez aucune part. C'est le sens de « Son prix surpasse celui des perles ».

ר' חִיָּיא פָּתַח קְרָא אֲבַתְרֵיהּ וְאָמַר, בָּטַח בָּהּ לֵב בַּעְלָהּ וְשָׁלָל לֹא יֶחְסָר. בָּטַח בָּהּ לֵב בַּעְלָהּ, דָּא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, דִּבְגִינֵי כַּךְ מָנֵי לֵהּ עַל עָלְמָא, לְאִתְדַבְּרָא עָלָהּ, כָּל זִיּוּנִין דִּלֵיהּ אַפְקִיד בִּידָהָא, וְכָל אִינּוּן מַגִּיחֵי קְרָבָא, וְעַל דָּא, וְשָׁלָל לֹא יֶחְסָר.

Rabbi Ħiya s’ouvre au verset suivant et dit : « Le cœur de son époux se sécurise en elle, l’abondance ne manque pas[14] ». « Le cœur de son époux se sécurise en elle » fait référence au Saint, béni soit-Il, qui, pour cette raison, l'a mise en charge du monde, afin qu’il soit guidé par elle. Il a mis tout son arsenal dans sa main et toutes les forces de combats. Par conséquent, « l’abondance (butin) ne manque pas ».

ר' יוֹסֵי פָּתַח קְרָא אֲבַתְרֵיהּ, וְאָמַר, גְּמָלַתְהוּ טוֹב וְלֹא רָע כָּל יְמֵי חַיֶּיהָ. גְּמָלַתְהוּ טוֹב, הִיא זְמִינַת טָב לְעָלְמָא, זְמִינַת טָב לְהֵיכָלָא דְּמַלְכָּא וְלִבְנֵי הֵיכָלֵיהּ. וְלֹא רָע. בְּגִין דִּכְתִּיב, וְעֵץ הַדַּעַת טוֹב וָרָע, טּוֹב אֵימָתַי, בְּזִמְנָא דְּאִינּוּן יְמֵי הַשָּׁמַיִם, נָהֲרִין עָלָה, וּמִזְדַּוְּוגַן עִמָּהּ כַּדְקָא יֵאוֹת, דְּאִינּוּן יְמֵי חַיֶּיהָ. בְּגִין דְּעֵץ הַחַיִּים, שָׁדַר לָהּ חַיִּים, וְנָהִיר לָהּ. וּבְהַהוּא זִמְנָא גְּמָלַתְהוּ טוֹב וְלָא רָע. א"ר אַבָּא שַׁפִּיר הוּא, וְכֻלְּהוּ קְרָאֵי בִּכְנֶסֶת יִשְׂרָאֵל אִתְּמָרוּ.

Rabbi Yossi s’ouvre avec le verset suivant : « Elle le rétribue de bien, non de mal, tous les jours de sa vie[15] ». « Elle le rétribue de bien », elle valide le bien du monde et valide le bien du Palais du Roi et des fils du Palais. « Et non de mal », en raison de l’Écriture : « et l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal[16] ». C’est vraiment bon lorsque les jours des cieux brillent sur elle et s'unissent à elle comme il faut. Ce sont « les jours de sa vie », lorsque l'Arbre de Vie, lui donne la vie, et brille sur elle. À ce moment-là, « elle le rétribue de bien, non de mal ». Rabbi Abba dit : C'est raisonnable, et tous ces versets se réfèrent à l’Assemblée d’Israël.

אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ. תָּנֵינָן, אִשָּׁה מַזְרַעַת תְּחִלָּה יוֹלֶדֶת זָכָר. ר' אֲחָא אָמַר, הָא תָּנֵינָן, דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא גָּזַר עַל הַהִיא טִפָּה, אִי אִיהוּ דְּכַר אִי אִיהִי נוּקְבָּא, וְאַתְּ אַמְרַת אִשָׁה מַזְרַעַת תְּחִלָּה יוֹלֶדֶת זָכָר. א"ר יוֹסֵי, וַדַּאי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַבְחִין בֵּין טִפָּה דִּדְכוּרָא וּבֵין טִפָּה דְּנוּקְבָּא, וּבְגִין דְּאַבְחִין לֵיהּ, גָּזַר עָלֵיהּ, אִי לִהֱוֵי דְּכַר אוֹ נוּקְבָּא.

« Si une femme est ensemencée et enfante un mâle ...[17] » – Nous avons appris que si une femme est ensemencée, elle enfante en premier un enfant mâle. Rabbi Aħa dit : Nous avons appris que le Saint, béni soit-Il, détermine si cette goutte sera mâle ou femelle, pourtant tu dis que si une femme est ensemencée, elle enfante en premier un enfant mâle. Rabbi Yossi dit : Le Saint, béni soit-Il, distingue effectivement entre une goutte mâle et une goutte femelle. Une fois qu'Il l'a observée, Il décide si ce sera un mâle ou une femelle.

א"ר אֲחָא, וְיָלְדָה זָכָר, וְכִי כֵּיוָן דְּמַזְרַעַת יוֹלֶדֶת, דִּכְתִּיב, וְיָלְדָה, הַאי קְרָא הָכִי מִבָּעֵי לֵיהּ, אִשָׁה כִּי תַּהַר וְיָלְדָה זָכָר. מַהוּ, כִּי תַזְרִיעַ וְיָלְדָה. אָמַר רִבִּי יוֹסֵי, אִתְּתָא, מִן יוֹמָא דְּאִתְעַבְּרַת עַד יוֹמָא דְּיוֹלִדַת לֵית לָהּ בְּפוּמָא, אֶלָּא יְלִידוּ דִּילָהּ אִי לִהֱוֵי דְּכַר, וְעַ"ד, אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ וְיָלְדָה זָכָר.

Rabbi Aħa dit : « et enfante un mâle ...[18] ». Il y a « ensemencement de », « enfantement de », selon l’Écriture. « Elle enfante », le verset aurait dû se lire : « Si une femme une femme est enceinte et naît un mâle ». Pourquoi donc, « est ensemencée et enfante » ? Rabbi Yossi répond : Dès le jour où les femmes ne parlent plus que de savoir si leur bébé sera un mâle. D'où : « Si une femme est ensemencée et enfante un mâle ... ».

אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ. רִבִּי חִזְקִיָּה פָּתַח, מַה רַבּוּ מַעֲשֶׂיךָ יְיָ.' כַּמָה סַגִּיאִין עוֹבָדוֹהִי דְּמַלְכָּא קַדִּישָׁא בְּעָלְמָא, מְתַל לב"נ דְּנָטִיל בִּידוֹהִי כַּמָה מַקְטוּרִין כַּחֲדָא, וְזָרַע לוֹן בְּזִמְנָא חֲדָא, וּלְבָתַר נָפִיק כָּל חַד וְחַד בִּלְחוֹדוֹי. כַּךְ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עֲבִיד עוֹבָדוֹהִי בְּחָכְמָה, וּבְחָכְמָה נָטִיל כֺּלָּא כַּחֲדָא וְזָרַע לוֹן, וּלְבָתַר נָפְקוּ כָּל חַד וְחַד בְּזִמְנֵיהּ, הה"ד כֻּלָּם בְּחָכְמָה עָשִׂיתָ.

« Si une femme est ensemencée et enfante un mâle ... » – Rabbi Ħizqiyah s’ouvre : « Yhwh, que Tes œuvres sont multiples[19] ». Ô combien sont nombreuses les œuvres du Saint Roi dans le monde ! On peut comparer cela à un humain qui a réuni différentes semences et les a semées en même temps. Ensuite, chaque sorte germera selon sa spécificité. Le Saint, béni soit-il, accomplit de la même manière Ses œuvres avec Sagesse, et avec Sagesse les plante toutes ensemble. Ensuite, chaque espèce pousse selon sa spécificité en son temps. C'est la signification de : « Dans la Sagesse, Tu les as toutes faites ».

אָמַר רִבִּי אַבָּא, מָה רַבּוּ מַעֲשֶׂיךָ יְיָ,' כַּמָה סַגִּיאִין אִינּוּן עוֹבָדוֹהִי דְּמַלְכָּא קַדִּישָׁא, וְכֻלְּהוּ, סְתִימִין בְּחָכְמָה, הה"ד כֻּלָּם בְּחָכְמָה עָשִׂיתָ. כֻּלְּהוּ בְּחָכְמָה כְּלִילָן, וְלָא נָפְקֵי לְבַר אֶלָּא בִּשְׁבִילִין יְדִיעָן, לְגַבֵּי בִּינָה. וּמִתַּמָּן, אִתְעָבֵידוּ כֺּלָּא וְאִתְתְּקָנוּ, הה"ד וּבִתְבוּנָה יִתְכּוֹנָן. וְעַל דָּא כֻּלָּם בְּחָכְמָה עָשִׂיתָ, בְּבִינָה.

Rabbi Abba dit : « Yhwh, que Tes œuvres sont multiples », combien sont nombreuses les œuvres du Roi saint. Tout, est caché dans la Sagesse. C'est pourquoi il est dit : « Dans la Sagesse, Tu les as toutes faites ». Elles sont toutes contenues dans la Sagesse et n'émergent qu'au moyen de chemins spécifiques, vers Binah. À partir de là, tout est fait et accompli. C'est pourquoi « par Intelligence elle s’affermit[20] ». Il est donc dit : « Dans la Sagesse, Tu les as toutes faites », dans Binah.

מָלְאָה הָאָרֶץ, הָאָרֶץ: דָּא כ"י, דְּמִתַּמָּן אִתְמַלְּיָא מִכֺּלָּא, כד"א כָּל הַנְּחָלִים הוֹלְכִים אֶל הַיָּם וְגוֹ.' קִנְיָנֶיךָ. דְּהִיא אַפִּיקַת לוֹן לְבָתַר, הה"ד אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ בְּהִבָּרְאָם, בְּה' בְּרָאָם. בְּגִינֵי כַּךְ מָלְאָה הָאָרֶץ קִנְיָנֶיךָ.

« La terre est pleine[21] » – La terre est l’Assemblée d’Israël, qui est remplie de tout ce qui vient de là [Binah], comme il est écrit : « Tous les fleuves cheminent vers la mer...[22] ». « Tes créatures » ont été engendrées par la suite, comme il est écrit : « Ce sont les engendrements des cieux et de la terre dans leur création » (behibram)[23] ». Pour cette raison, « La terre est pleine de Tes créatures ».

ת"ח, בְּשַׁעֲתָא דְּבַר נָשׁ אָתֵי לְאִתְקַדְשָׁא לְאִזְדַוְּוגָא בְּנוּקְבֵיהּ, בִּרְעוּתָא קַדִּישָׁא דִּילֵיהּ, אִתְּעַר עָלֵיהּ רוּחָא קַדִּישָׁא, כָּלִיל דְּכַר וְנוּקְבָּא. וְרָמִיז קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְחַד שְׁלוּחָא מְמָנָא עַל עִדּוּיֵיהוֹן דִּבְנֵי נָשָׁא, וּמָנֵי בִּידֵיהּ הַהוּא רוּחָא, וְאוֹדַע לֵיהּ, לְאָן אֲתַר יִפְקוֹד לֵיהּ. הֲדָא הוּא דִּכְתִּיב, וְהַלַּיְלָה אָמַר הוֹרָה גָּבֶר. הַלַּיְלָה אָמַר, לְהַהוּא מְמָנָא, הוֹרָה גָּבֶר מִפְּלַנְיָא, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַפְקִיד לֵיהּ, לְהַהוּא רוּחָא, כָּל מַה דְּאַפְקִיד, וְהָא אוּקְמוּהָ.

Viens et vois – Lorsque le bar-nash est sur le point d'être sanctifié, par l’accouplement avec la femelle dans le saint désir d’enfanter, se stimule sur lui une Rouaħ haQodésh englobant mâle et femelle. Le Saint, béni soit-Il, désigne un envoyé préposé à la conception des humains et lui remet cet esprit et lui fait savoir où le situer. C'est le sens de : « la nuit qui dit : Un mâle (gavér) est conçu[24] ». Cela signifie que la nuit dit [au préposé] : « Un mâle est conçu » par untel. Et le Saint, béni soit-il, commande à cette rouaħ tout ce qu'elle fait. Ceci a déjà été expliqué.

כְּדֵין רוּחָא נַחְתָּא, וְחַד צוּלְמָא עִמֵּיהּ, הַהוּא דְּקָאֵים בְּדִיוּקְנֵיהּ לְעֵילָּא, בְּהַהוּא צוּלְמָא אִתְבְּרֵי, בְּהַהוּא צוּלְמָא אָזִיל בְּהַאי עָלְמָא. הֲדָא הוּא דִּכְתִּיב, אַךְ בְּצֶלֶם יִתְהַלֶּךְ אִישׁ. בְּעוֹד דְּהַאי צוּלְמָא אִשְׁתְּכַח עִמֵּיהּ בַּר נָשׁ, קָאֵים בְּהַאי עָלְמָא, וּתְרֵין אִינּוּן דְּמִתְחַבְּרָן כַּחֲדָא, וּשְׁלֹמֺה מַלְכָּא אַזְהַר לִבְנֵי נָשָׁא וְאָמַר, עַד שֶׁיָּפוּחַ הַיּוֹם וְנָסוּ הַצְּלָלִים, תְּרֵי.

La rouaħ descend alors avec une image, semblable à celle imagée en haut. C’est dans cette image que l’on est créé et avec cette image que l’on chemine dans ce monde. C'est le sens de l’Écriture : « Ainsi, dans l’image (tsélém) marche l’homme[25] ». Tant que cette image est avec lui, l’humain existe dans ce monde. Ce sont deux [images ou ombres] qui se rejoignent. Le roi Salomon a mis en garde les humains en disant : « Jusqu’à ce que le jour souffle, s’enfuient les ombres (tselalim)[26] », [parce qu’elles sont] deux.

וּבְסִפְרָא דְּחָרָשִׁין דְּאַשְׁמְדַאי, אַשְׁכַּחְנָא דְּאִינּוּן דְּבָּעוּ לְחַרְשָׁא חָרָשִׁין מִסְטַר שְׂמָאלָא, וּלְאִתְדַּבְּקָא בְּהוּ, יְקוּם לִנְהוֹרָא דִּשְׁרָגָא, אוֹ בַּאֲתַר דְּיִתְחֲזוּן אִינּוּן צוּלְמִין דִּילֵיהּ, וְיֵימָא אִינּוּן מִלִּין דְּמִתַתְּקְנֵי לְאִינּוּן חָרָשִׁין, וְיִקְרֵי לוֹן, לְאִינּוּן סִטְרִין מִסְאֲבִין, בִּשְׁמָהָן מִסְאֲבִין דִּילְהוֹן, וְיַזְמִּין צוּלְמִין דִּילֵיהּ לְאִינּוּן דְּקָארֵי, וְיֵימָא דְּהוּא אִתְתָּקַּן בִּרְעוּתֵיהּ לְהוּ לְפִקּוּדַיְיהוּ, וְהַהוּא בַּר נָשׁ נָפַק מֵרְשׁוּ דְּמָארֵיהּ וּפִקְדוֹנָא דִּילֵיהּ, יָהַב לִסְטַר מִסְאֲבָא.

Dans le Livre des sortilèges d'Asmodée, j'ai trouvé que celui qui veut faire un sortilège du côté gauche et s'y attacher, doit se tenir à la lumière d'une bougie, ou dans un lieu où l'on voit des images, et dire des mots appropriés pour ces enchantements et s'adresser à ces aspects souillés en utilisant leurs noms de souillures. Il remet ensuite ses images à ceux qu'il a convoqué et demande qu'on les soumette à leur volonté et à leur ordre. L’humain quitte alors le domaine de son Maître et de son précepte, il adore le côté souillé.

וּבְאִינּוּן מִלִּין דְּחָרָשִׁין דְּאִיהוּ יֵימָא, וְיַזְמִין לוֹן לְצוּלְמֵי, אִתְחָזוּן תְּרֵין רוּחִין וּמִתְתַּקְּנִין בְּאִינּוּן צוּלְמִין דִּילֵיהּ, בְּחֵיזוּ דִּבְנֵי אֱנָשָׁא, וּמוֹדְעִין לֵיהּ מִלִּין לְאַבְאָשָׁא, וּמִלִּין לְאוֹטָבָא, לְזִמְנִין יְדִיעָן. וְאִלֵּין תְּרֵי רוּחִין, דְּלָא אִתְכְּלִילוּ בִּכְלָלָא דְּגוּפָא, הַשְׁתָּא אִתְכְּלִילָן בְּאִלֵּין צוּלְמִין, וּמִתְתַּקְּנָן בְּהוּ וּמוֹדְעִין לֵיהּ לְבַר נָשׁ מִלִּין לְאַבְאָשָׁא, וְדָא הוּא דְּנָפִיק מֵרְשׁוּתָא דְּמָארֵיהּ, וּפִקְדוֹנָא דִּילֵיהּ, יָהִיב לִסְטַר מִסְאֲבָא.

Par ces mots de sorcellerie, qu'il prononce en invoquant des images, deux esprits apparaissent et s'installent dans ces images sous forme humaine. Ils lui disent à des moments précis des choses pour son mal et des choses pour son bien. Ces deux esprits qui n'étaient pas incorporés dans un corps, sont maintenant incorporés dans ces images. Ils s'y installent et disent à cet humain des choses qui lui font du tort. Un tel humain a quitté le domaine de son Maître et son précepte, [pour aller du] du côté souillé.

תָּא חֲזֵי, אָסִיר לֵיהּ לְבַר נָשׁ לְאַשְׁדָאָה מָאנֵי דְּבֵיתָא, וּלְאַפְקְדָא לֵיהּ לְסִטְרָא אָחֳרָא, דְּלָא אִצְטְרִיךְ, אוֹ מִלָּה אָחֳרָא דִּכְוָותֵיהּ, דְּהָא כַּמָה גַּרְדִּינֵי נִימוּסִין זְמִינִין לְהַהוּא מִלָּה לְקַבְּלָא לֵיהּ, וּמֵהַהוּא זִמְנָא, לָא שָׁארוּ עָלֵיהּ בִּרְכָאן, דְּהָא מִסִּטְרָא אָחֳרָא הוּא. כ"ש מַאן דְּאַזְמִין בִּרְעוּתֵיהּ עַל הַהוּא טִיבוּ עִלָּאָה דִּילֵיהּ, לְאָחֳרָא וּלְסִטְרָא אָחֳרָא. דְּהָא, מֵהַהוּא דְּאַזְמִין לֵיהּ הֲוֵי.

Viens et vois – Il est interdit pour l’homme de jeter un quelconque objet de sa maison et le livrer ainsi à l'Autre Côté. Il ne doit pas le faire parce que de nombreux flagorneurs attendent de le [objet] recevoir. Dès lors, aucune bénédiction ne s'y attarde, car il est de l'Autre Côté. Il en est de même pour celui qui, de son plein gré, confie son bien d’en haut à un autre et à l'Autre Côté. Puisqu'il le confie, il est à lui [Autre Côté].

וְכַד קְרִיבוּ יוֹמִין דְּב"נ לְנָפְקָא מֵהַאי עָלְמָא, הַהוּא צוּלְמָא עִלָּאָה דְּיָהֲבֵי לֵיהּ, אַתְיָא הַהוּא רוּחָא בִּישָׁא דַּהֲוָה מִתְדָּבַּק בֵּיהּ בְּכָל יוֹמָא, וְנָטִיל לֵיהּ לְהַהוּא צוּלְמָא, וְאִתְתָּקַּן בֵּיהּ וְאָזִיל לֵיהּ, וְלָא אִתְחֲזָר בֵּיהּ בב"נ לְעָלְמִין. כְּדֵין יִנְדַּע דְּהָא אִתְדַּחְיָא הוּא מִכֺּלָּא.

Lorsque qu’approche pour l'humain les jours de quitter ce monde, l'esprit mauvais qui s'attachait quotidiennement à cette image d’en haut qui a été donnée à cet humain, qui et lui prend cette image, s'y installe, s'en va et ne reviendra jamais vers cet humain. Il se rend alors compte qu'il est rejeté de tous.

תָּא חֲזֵי, בְּשַׁעֲתָא דְּנִשְׁמְתָא נַחְתָּא לְאַעֲלָא לֵיהּ בְּהַאי עָלְמָא, נַחְתָּא בְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן דְּאַרְעָא, וְחָמָאת יְקָרָא דְּרוּחֵיהוֹן דְּצַדִּיקַיָּיא קַיְימִין שׁוּרִין שׁוּרִין. לְבָתַר אַזְלַא לַגֵּיהִנָּם, וְחָמָאת לְהוּ לְרַשִׁיעַיָּיא דְּצַוְוחִין וַוי וַוי, וְלָא מֵרַחֲמֵי עָלַיְיהוּ. וּבְכֺלָּא אַסְהִידוּ בָּהּ סַהֲדוּתָא, וְהַהוּא צוּלְמָא קַדִּישָׁא קַיְּימָא עָלֵיהּ, עַד דְּנָפִיק לְעָלְמָא.

Viens et vois – Dans le temps où l'âme descend pour être introduite dans ce monde, elle descend [d’abord] dans le jardin d'Eden terrestre où elle constate la gloire des esprits des justes qui se tiennent en rang. Elle va ensuite au Gueihinam où il observe les méchants qui hurlent : « Maudit ! maudit ! », mais nul n'a de miséricorde pour eux. Elle est ainsi témoin de tout. [43b] L’image de la sainteté se tient à ses côtés, jusqu'à ce qu'elle vienne au monde.

כַּד נָפִיק לְעָלְמָא, אִזְדְּמַן הַהוּא צוּלְמָא לְגַבֵּיהּ, וְאִשְׁתְּתַף בַּהֲדֵּיהּ, וְאִתְרַבֵּי עִמֵּיהּ. כְּמָה דְּאִתְּמַר, אַךְ בְּצֶלֶם יִתְהַלֶּךְ אִישׁ. וּבְהַהוּא צֶלֶם אִשְׁתָּתָּפוּ יוֹמוֹי דְּבַר נָשׁ, וְתַּלְיָין בֵּיהּ, הה"ד, כִּי תְמוֹל אֲנַחְנוּ וְלֹא נֵדָע כִּי צֵל יָמֵינוּ עֲלֵי אָרֶץ. כִּי צֵל יָמֵינוּ וַדַּאי. וּמִן יוֹמָא דְּמִתְעַבְּרָא אִתְּתָא עַד יוֹמָא דְּאוֹלִידַת, לָא יַדְעִין בְּנֵי נָשָׁא עוֹבָדוֹי דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כַּמָּה אִינּוּן רַבְרְבִין, וְכַמָּה אִינּוּן עִלָּאִין. הה"ד, מַה רַבּוּ מַעֲשֶׂיךָ יְיָ' וְגוֹ.'

Lorsqu'elle vient au monde, cette image vient à elle, s'y joint et croît avec elle, comme il est dit : « Ainsi, dans l’image (tsélém) marche l’homme[27] ». Les jours humains accompagnent cette image et en dépendent. C'est le sens de l’écriture : « Car nous sommes d'hier et nous n'avons pas de connaissance, car nos jours sont une ombre (tsél) sur la terre[28] ». Assurément, « nos jours sont une ombre ». Du jour où une femme est enceinte jusqu'au jour où elle accouche, les humains ne connaissent pas les œuvres du Saint, béni soit-Il, combien elles sont grandes, combien elles sont supérieures. C'est la signification de l’écriture : « Yhwh, que Tes œuvres sont multiples[29] ».

תָּא חֲזֵי, כָּל רוּחִין דְּעָלְמָא כְּלִילָן דְּכַר וְנוּקְבָּא, וְכַד נָפְקִין, דְּכַר וְנוּקְבָּא נָפְקִין, וּלְבָתַר מִתְפָּרְשָׁן בְּאָרְחַיְיהוּ, אִי זָכֵי בַּר נָשׁ, לְבָתַר מִזְדַּוְּוגֵי כַּחֲדָא. וְהַיְינוּ בַּת זוּגוֹ, וּמִתְחַבְּרָן בְּזִוּוּגָא חַד בְּכֺלָּא, רוּחָא וְגוּפָא. דִּכְתִּיב, תּוֹצֵא הָאָרֶץ נֶפֶשׁ חַיָּה לְמִינָהּ. מַאי לְמִינָהּ. הַהוּא רוּחָא דְּב"נ דְּנָפִיק זוּגֵיהּ דְּדָמֵי לֵיהּ.

Viens et vois – Tous les esprits du monde incorporent mâle et femelle. Lorsqu'ils émergent, ils sortent en tant que mâle et femelle, puis se divisent à leur manière Si un homme a du mérite, ils s'unissent, lui et sa compagne, et s'accouplent dans une union en tout, en esprit et en corps, comme il est écrit : « Que la terre produise âme vivante selon leur sexe[30] ». Qu'est-ce que « selon leur sexe » ? C'est l'esprit humain qui vient s’accoupler selon sa ressemblance.

וּמַאי הָאָרֶץ, כד"א, רֻקַּמְתִּי בְּתַחְתִּיּוֹת אָרֶץ. וְהָא אוּקְמוּהָ. תּוֹצֵא הָאָרֶץ וַדַּאי, דְּהָא מִנָּהּ נָפְקִין נֶפֶשׁ חַיָּה, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא, דָּא רוּחֵיהּ דְּאָדָם קַדְמָאָה, הַיְינוּ דִּכְתִּיב, וּמִפְּרִי הָעֵץ אֲשֶׁר בְּתוֹךְ הַגָּן. וּמִפְּרִי הָעֵץ, דָּא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אֲשֶׁר בְּתוֹךְ הַגָּן, אֲשֶׁר בְּתוֹךְ הָאִשָּׁה, תָּנֵינָן, הַיְינוּ, אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ וְיָלְדָה זָכָר, כְּתִיב. וְלָא כָּלִיל דְּכַר וְנוּקְבָּא, כְּפוּם אוֹרְחוֹי דְּעָלְמָא, דְּאִינּוּן, גָּרְמוּ לֵיהּ, דְּלָא מִתְחַבְּרָן, כַּמָה דְּנַפְקָן מִלְּעֵילָּא זוּגוֹת.

Qu’est-ce que « la terre » ? Cela correspond à l’écriture : « Brodé comme un tissu dans les bas-fonds de la terre[31] ». Ceci a été expliqué. « Que la terre produise » – Comme nous l'avons expliqué, cela fait référence à la spiritualité du premier Adam. C'est le sens de l’Écriture : « Et du fruit de l'Arbre qui est au milieu du jardin[32] ». « Le fruit de l'Arbre » fait référence au Saint, béni soit-Il. « Qui est au milieu du jardin », qui est au milieu (au sein) de la femme, comme nous l'avons appris. C'est le sens de : « Si une femme est ensemencée et enfante un mâle ...[33] », au lieu de mâle et de femelle, comme c'est la coutume dans le monde. Car à cause [du péché d’Adam et Ève] ils ne restent pas connectés lorsqu’ils viennent d'en haut en tant que couples.

בְּגִין דְּאָדָם קַדְמָאָה, וְזִוֵּוג דִּילֵיהּ, חָבוּ לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְעַ"ד מִתְפָּרְשִׁין, כַּד נָפְקִין מִלְּעֵילָּא, עַד דְּהֲוָה רַעֲוָא קַמֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אִי זָכָה ב"נ, יָהֲבִין לֵיהּ זוּגָתוֹ, וְאִי לָא, מַפְרִישִׁין לֵהּ מִנֵּיהּ, וְיָהֲבִין לָהּ לְאָחֳרָא, מוֹלִידִין בְּנִין דְּלָא כַּדְקָא יֵאוֹת. וְעַ"ד כְּתִיב, לֹא יָדוֹן רוּחִי בָאָדָם. מַאי רוּחִי, רוּחוֹ מִבָּעֵי לֵיהּ, אִינּוּן תְּרֵין רוּחֵי, דְּנַפְקֵי זוּגוֹת, לָא יְדוּנוּן כַּחֲדָא, וְעַ"ד כְּתִיב, וְיָלְדָה זָכָר, וְלָא כָּלִיל דְּכַר וְנוּקְבָּא, כְּפוּם אוֹרְחוֹי דְּעָלְמָא, דְּאִינּוּן גָּרְמוּ.

Puisque le premier Adam et sa partenaire (alter ego) ont péché contre le Saint, béni soit-Il, ils sont par conséquent divisés lorsqu'ils émergent d'en haut, jusqu'à ce qu'il plaise au Saint, béni soit-Il, si l’humain acquiert du mérite, de lui donner sa partenaire (alter ego). Sinon, elle est séparée de lui et donnée à un autre, engendrant ainsi des enfants illégitimes. C'est pourquoi il est écrit : « Mon esprit ne durera pas toujours dans Adam[34] ». Pourquoi « Mon esprit (rouħi) » ? « Son esprit (rouħo) » aurait été préférable. Car il y a deux esprits qui viennent s’accoupler. Ils ne viennent pas ensemble. C'est pourquoi il est écrit : « et enfante un mâle », sans incorporer le mâle et la femelle selon les manières du monde, conséquence [de la faute en Eden].

רִבִּי אֶלְעָזָר אָמַר לָאו הָכִי, דְּהָא כֺּלָּא, דְּכַר וְנוּקְבָּא כְּלִילָן כַּחֲדָא, וּמִתְפָּרְשָׁן לְבָתַר, אֲבָל וְיָלְדָה זָכָר, כְּלִילָן כַּחֲדָא מִסִּטְרָא דִּימִינָא, וְאִם נְקֵבָה תֵלֵד, כְּלִילָן בְּחַד נוּקְבָּא וּדְכַר מִסִּטְרָא שְׂמָאלָא, דְּשַׁלְטָא סְטָר שְׂמָאלָא עַל סְטָר יְמִינָא יַתִּיר, וּדְכוּרָא אִתְכַּפְיָא בִּימִינָא דְּלָא שַׁלְטָא, וּכְדֵין הַהוּא דְּכַר דְּנָפִיק מִגּוֹ נוּקְבָּא, מִסְּטַר שְׂמָאלָא, כָּל אוֹרְחוֹי כְּנוּקְבָּא, אֲבָל דְּכַר דְּנָפִיק מִגּוֹ יְמִינָא, הוּא שַׁלְטָא, וְנוּקְבָּא דְּנָפְקָא מִנֵּיהּ אִתְכַּפְיָא, דְּהָא סְטָר שְׂמָאלָא לָא שַׁלְטָא, וְעַל דָּא וְיָלְדָה זָכָר כְּתִיב.

Rabbi Elâzar dit : Ce n'est pas le cas. En effet, le mâle et la femelle viennent toujours ensemble, et sont ensuite divisés. Mais « et enfante un mâle » inclus l’ensemble du côté droit. « Si elle enfante une femelle[35] » signifie qu'ils sont inclus ensemble en tant que femelle et mâle du côté gauche. Alors le côté gauche a davantage de pouvoir sur le côté droit, et le mâle du côté droit est soumis et n'a pas de pouvoir. Le mâle qui vient de la femelle, à sa gauche, agit toujours comme une femelle. Mais un mâle venant du côté droit a du pouvoir, et la femelle qui émerge avec lui est soumise, puisque le côté gauche n'a pas de pouvoir. C'est pourquoi il est écrit de lui : « et enfante un mâle ».

וְכַמָּה אֲלַף וְרִבְבָן נַפְקֵי בְּזִמְנָא חֲדָא לְעָלְמָא. וּמִן יוֹמָא דְּאַפְקַת לוֹן, לָא אִקְרוּן נַפְשָׁן, עַד דְּאִתְיַישְּׁבָן בְּגוּפָא. וְכַמָּה הוּא, ל"ג יָמִים. הַיְינוּ דִּכְתִּיב, וּשְׁלֹשִׁים יוֹם וּשְׁלֹשֶׁת יָמִים וְגוֹ.' וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, דְּהָא כָּל שִׁבְעַת יָמִים לָא עָאלִין רוּחִין לְגַבָּהּ, לְאִתְקַשְּׁרָא בָּהּ, וְכָל אִלֵּין שִׁבְעַת יָמִים, רוּחָא אָזְלָא בְּגוּפָא, לְאַשְׁכְּחָא אַתְרֵיהּ. וּכְדֵין כְּתִיב, וְהָיָה שִׁבְעַת יָמִים תַּחַת אִמּוֹ.

Des milliers et des myriades viennent simultanément au monde. À partir du moment où elle les a fait naître, ils ne sont pas considérés comme des âmes, jusqu'à ce qu'ils s'installent dans le corps. Cela prend 33 jours, comme il est écrit : « Trente-trois jours[36] ». « Alors elle sera impure pendant sept jours[37] » – Car pendant ces sept jours, aucun esprit n'entre en elle, pour être relié à elle. Et pendant ces sept jours, l'esprit erre dans le corps pour trouver sa place. Il est alors écrit : « sera sept jours sous sa mère[38] ».

וּבְיוֹמָא תְּמִינָאָה, אִתְהֲדָרוּ רוּחָא וְגוּפָא לְאִתְחֲזָאָה קָמֵי מַטְרוֹנִיתָא, וּלְאִתְקַשְּׁרָא בָּהּ, וּבִדְכוּרָא, בְּגוּפָא וּבְרוּחָא. וּשְׁלֹשִׁים יוֹם וּשְׁלֹשֶׁת יָמִים תֵּשֵׁב עַל דְּמֵי טָהֳרָה, לְאִתְיַישְּׁבָא רוּחָא בְּגוּפָא. וְג' יָמִים מַאי עֲבִידְתַּיְיהוּ. אֶלָּא שְׁלֹשֶׁת יָמִים דְּמִילָה, דְּרַבְיָא כָּאִיב, וְרוּחָא לָא שַׁרְיָא מָדוֹרֵיהּ בְּגוּפָא כִּשְׁאָר יוֹמִין, וְעַל דָּא וּשְׁלֹשִׁים יוֹם וּשְׁלֹשֶׁת יָמִים תֵּשֵׁב בִּדְמֵי טָהֳרָה.

Le huitième jour, l'esprit et le corps se présentent devant la Matronita et se lient avec elle et avec le mâle, en corps et en esprit. « Trente-trois jours la mère demeurera dans le sang de sa purification », pour que l'esprit s'installe dans le corps. Que sont ces trois jours ? Ce sont les trois jours après la circoncision où l'enfant souffre et où l'esprit ne demeure pas dans le corps comme les autres jours. D'où : « Demeurera dans le sang de sa purification ».

 

[1] Lévitique 12:-1-2.

[2] Cantique des cantiques 3:1.

[3] Idem.

[4] Cantique des Cantiques 5:6.

[5] Deutéronome 4:33.

[6] Proverbes 12:4.

[7] Idem.

[8] Lévitique 20:23.

[9] Esaïe 62:3.

[10] Proverbes 31:10.

[11] Genèse 49:1.

[12] Proverbes 31:10.

[13] I Samuel 12:9.

[14] Proverbes 31:11.

[15] Proverbes 31:12.

[16] Genèse 2:9.

[17] Lévitique 12:-1-2.

[18] Lévitique 12:-1-2.

[19] Psaumes 104:24.

[20] Proverbes 24:3.

[21] Psaumes 104:24.

[22] Ecclésiastes 1:7.

[23] Genèse 2:4.

[24] Job 3:2.

[25] Psaumes 39:7.

[26] Cantique des cantiques 2:17.

[27] Psaumes 39:7.

[28] Job 8:9.

[29] Psaumes 104:24.

[30] Genèse 1:24.

[31] Psaumes 139:15.

[32] Genèse 3:3.

[33] Lévitique 12:-1-2.

[34] Genèse 6:3.

[35] Lévitique 12:5.

[36] Lévitique 12:4.

[37] Lévitique 12:2.

[38] Lévitique 22:27.

[30] Lévitique 8:33.

[20] Exode 24:17.

 

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