Yonath Élem

Menaħém Azariah di Fano (1548-1620), figure majeure de la Kabbale italienne, a laissé un héritage riche en enseignements mystiques. Son œuvre phare, Yonath Élém [יונת אלם], « La Colombe Muette », explore les profondeurs de la Kabbale, décryptant les mystères de la Création et de l'âme humaine.

L'Éin-Sof, un Abîme de Lumière Innommable

Le Yonath Élém s'ouvre sur une exploration du concept fondamental de l'Éin-Sof [אֵין סוֹף], littéralement « Sans-Fin », désignant la nature infinie et incompréhensible de l’Être infini. Le livre ne se contente pas d'une simple définition, mais plonge dans les profondeurs de ce mystère, éclairant le lien entre l'Éin-Sof et la création, et soulignant l'impossibilité pour l'homme de saisir cet Absolu.

Dès le premier chapitre, l'auteur établit clairement la distance infranchissable qui sépare l'homme de l'essence divine :

Lorsque le Roi exalté, Seul depuis toujours, a voulu créer le monde... alors Sa lumière, qui est Son Nom primordial, aussi ancien que Lui-même... s'est contractée et rassemblée en Lui. [כשעלה ברצון המלך המרומם לבדו מאז לברוא את העולם... אז מאורו שהוא שמו הקדמון כקדמותו... צמצם וקבץ מניה וביה]

Ce passage souligne la primauté du Désir divin comme origine de la Création, mais aussi l'inaccessibilité de ce Désir pour l'entendement humain.

L'Éin-Sof est décrit comme une source de lumière infinie, dont seule une infime partie est accessible à la création. Le livre utilise l'image de l’Empreinte (Roshém [רֹשֶׁם]), ou le résidu de la Lumière infinie qui se manifeste dans le monde après le Tsimtoum, la contraction de l'Éin-Sof pour faire place à la Création. Cette « Empreinte suprême », nommée Tahirou Îlaah [טְהִירוּ עִלָּאָה] dans le Yonath Élém, est comparée à « au rapport entre la traduction [profane] et la Langue sainte » [כיחס התרגום עם לשון הקודש]. Elle est une image imparfaite mais nécessaire pour que la Création puisse percevoir un reflet du divin.

Le Yonath Élém insiste sur l'impossibilité d'attribuer des noms ou des qualités à l'Éin-Sof, car toute tentative de définition le limiterait. L'auteur met en garde contre l'usage du terme Éin-Sof lui-même, car il pourrait être compris comme un attribut de Dieu, alors qu'il désigne précisément l'absence de tout attribut. 

Et lorsque nous décrivons et disons « Éin-Sof », alors il a un début, alors pourquoi les Sages l'ont-ils décrit comme « Éin-Sof » ? [וכשאנו מתארין ואומרין א"ס א"כ יש לו ראשית וא"כ למה תארו חז"ל בא"ס"]

Ainsi, l'Éin-Sof dans le Yonath Élém est un abîme de lumière innommable, une Source infinie dont la Création ne perçoit qu'un faible écho. Le livre appelle à une approche humble et respectueuse de ce mystère, reconnaissant l'incapacité de l'homme à le saisir pleinement. La connaissance de l'Éin-Sof ne peut se faire que par la foi et la contemplation de ses manifestations indirectes dans le monde.

Le Tsimtsoum, un acte de retrait et de grandeur

Le Tsimtsoum [צמצום], « contraction » en hébreu, est un concept kabbalistique crucial qui décrit le retrait de la Lumière divine pour faire place à la Création. Le Yonath Élém aborde ce concept avec une profondeur et une nuance uniques. Loin d'être une simple diminution, le Tsimtsoum est présenté comme un acte simultané de retrait et de grandeur, de dissimulation et de révélation, indispensable à l'existence du monde et à la manifestation de l'amour divin.

Dès le début du livre, le Tsimtsoum est introduit comme une conséquence du Désir divin de créer le monde mettant en évidence le lien étroit entre le Tsimtsoum et la Volonté créatrice. Le retrait de la lumière n'est pas un acte passif, mais une expression active de la Puissance divine, un choix délibéré pour permettre l'émergence d'un monde distinct de Lui.

L'image du vêtement est utilisée pour illustrer la nature paradoxale du Tsimtsoum. Le retrait de l'Éin-Sof laisse derrière lui une « Empreinte suprême » (Tahirou Îlaah), une trace de Sa présence, comparable au vêtement que l'on retire mais qui conserve la forme du corps. Le Tsimtsoum ne signifie donc pas une absence totale de la Lumière divine, mais une dissimulation qui permet à une autre forme de lumière de se manifester.

Le Yonath Élém souligne l'importance du Tsimtsoum pour la Création et pour la révélation de l'Amour sans cause. Sans ce retrait, le monde serait submergé par l'intensité de la lumière divine et ne pourrait exister.

Et son visage ne pâlira pas, car Jacob était complet dès sa jeunesse. [ופניו לא יחוורו לפי שיעקב היה שלם מקטנותו]

Le Tsimtsoum permet à la Création de recevoir (kabbalah) la Lumière infinie de manière progressive et adaptée à sa capacité limitée.

En somme, le Tsimtsoum dans le Yonath Élém est un acte complexe et paradoxal, qui révèle la grandeur de l'Éin-Sof tout en permettant à la Création d'exister. C'est un acte de retrait qui crée un espace pour le monde, et un acte de don qui rend possible la manifestation de l'Amour dans la Création.

Les Sefiroth, prismes de la lumière et reflets de l'homme

Le Yonath Élém présente une vision riche et nuancée des Sefiroth. Loin d'être de simples attributs divins, les Sefiroth sont décrites comme des forces dynamiques et interconnectées, des prismes à travers lesquels la lumière de l'Éin-Sof se réfracte pour donner naissance à la multiplicité du monde. Le livre met en lumière la complexité de leur interaction, leur enracinement dans l'Homme primordial (Adam Qadmon), et leur rôle dans le processus de Tiqoun (Réparation).

L'auteur aborde les Sefiroth après avoir exposé le concept du Tsimtsoum. Les Sefiroth naissent de l'empreinte (Roshém) laissée par la Lumière infinie après ce retrait.

Et tout comme chaque graine germe selon sa force, de même ces points germent, chacun selon sa force. [וכמו שהגרגרים כל א' צומח לפי כחו כך אלו הנקודות צומחות כל א' וא' לפי כחו]

Le Yonath Élém utilise l'image des graines qui germent pour illustrer le dynamisme des Sefiroth, chacune se développant selon son potentiel propre.

Le livre insiste sur l'interdépendance des Sefiroth, chacune étant liée aux autres et influencée par elles.

Et comme les grains, tant qu'un grain subsiste dans son existence, il ne peut parvenir à la croissance et à la rectification, seule la décomposition est la croissance, ainsi en est-il de ces points : tant qu'ils subsistaient dans leur existence, il n'était pas possible de rectifier les Partsoufim (visages) jusqu'à ce qu'ils soient brisés. [וכמו שהגרגרים כל עוד שהגרגר בקיומו אינו בא לכלל צמיחה ותיקון רק ההפסדה היא הצמיחה כך אלו הנקודות כל עוד שהיו בקיומם לא היה אפשר בתיקון הפרצופין עד שנשתברו]

Cette métaphore de la graine qui doit se décomposer pour germer souligne l'importance de la « Brisure des vases » (Shevirath HaKelim) pour la manifestation des Sefiroth.

Le Yonath Élém plonge dans la structure interne des Sefiroth, en les reliant à l'Adam Qadmon.

Il est connu de tous ceux qui étudient la sagesse de l’Ashkénaze (Isaac Louria) que le Tahirou Îlaah est comme un champ, et les dix points sont semés en lui. [ידוע ליהוי לכל מעיין בחכמת האשכנזי שהטהירו עילאה היא כמו השדה וי' הנקודות הם נזרעים בתוכה]

Les Sefiroth sont présentées comme les organes de cet Adam Qadmon cosmique, reflétant les aspects de l'être humain et permettant à l'homme de participer au Tiqoun Ôlam, la Réparation du monde.

Le livre explore également la dualité inhérente aux Sefiroth, chacune possédant un aspect de Ħesséd (Bienveillance) et de Din (Jugement).

Et Raħamim (Compassion) est un réceptacle de Ħesséd, et leur nom en témoigne. La Ħesséd se traduit par Ħisda, du mot Ħesséd. [והרחמים הוא בית קבול של חסד ושמם מוכיח עליהם חסד מתרגם עליו חיסדא מלשון חסד]

Cette dualité est essentielle à l'équilibre de la Création et permet l'existence du libre arbitre.

Le Yonath Élém offre une vision complexe et dynamique des Sefiroth, les décrivant comme des forces vivantes et interconnectées, reflétant à la fois la nature divine et la structure de l'homme. Le livre souligne leur rôle crucial dans la Création, la Brisure, et la Réparation du monde, invitant l’humain à participer à ce processus de Tiqoun en cultivant les attributs divins en lui.

Le Monde des Points, un lieu de gestation

Le Yonath Élém nous introduit au concept énigmatique du « Monde des Points » (Ôlam haNeqoudoth [עולם הנקודות]), un état primordial de la Création où les dix Sefiroth existaient sous forme de Points de lumière concentrés. Loin d'être un stade statique, ce monde représente une genèse bouillonnante, un univers en gestation où se jouent les prémices de la manifestation divine et les germes de la rupture cosmique.

Le livre situe le « Monde des Points » après le Tsimtsoum. Ce retrait laisse une Empreinte suprême, le Tahirou Îlaah, décrit comme un champ fertile où les dix points, les Sefiroth, sont semés.  L'image du champ et des graines souligne le potentiel de développement et de croissance contenu dans ce Monde des Points.

Le Yonath Élém décrit ces points comme des concentrations intenses de Lumière infinie, non encore différenciées et non manifestées dans leur plénitude.

Et tout comme chaque graine germe selon sa force, de même ces points germent, chacun selon sa force. [וכמו שהגרגרים כל א' צומח לפי כחו כך אלו הנקודות צומחות כל א' וא' לפי כחו]

Chaque point possède une force intrinsèque, une énergie qui le pousse à se développer et à se différencier.

L'auteur met l'accent sur la dynamique explosive contenue dans ce Monde des Points. La concentration de la Lumière infinie dans un espace restreint crée une tension qui conduit à la « Brisure des vases » (Shevirath HaKelim), un événement cosmique cataclysmique où les points se brisent, dispersant des étincelles de lumière divine dans l’espace vacant créé par le Tsimtsoum.

Le Yonath Élém voit dans la Brisure des vases un événement nécessaire, bien que chaotique, qui permet la formation de l'univers tel que nous le connaissons. Les fragments des Sefiroth brisées, les étincelles de lumière divine, deviendront les briques de la Création, dispersées dans les différents mondes et niveaux de réalité. Le Tiqoun (Réparation) consistera alors à rassembler ces étincelles et à restaurer l'Harmonie originelle du Monde des Points.

Ainsi, le Monde des Points dans le Yonath Élém est un lieu de genèse, un creuset où la lumière divine se condense et se prépare à se manifester. C'est un monde paradoxal, à la fois plein de potentiel et porteur de destruction, un lieu de gestation cosmique qui annonce la naissance d'un univers complexe et diversifié.

Le Monde du Tohu

Le Yonath Élém, offre une vision singulière du « Monde du Tohu » (Ôlam haTohou [עולם התוהו]), cet état primordial de la Création marqué par le chaos et le désordre. Loin d'être simplement un stade négatif à dépasser, le Tohu est présenté comme une phase essentielle de la Genèse, un creuset bouillonnant où les forces divines s'affrontent et se réorganisent après la « Brisure des vases » (Shevirath HaKelim). Le livre met en évidence le dynamisme de ce monde chaotique, son rôle dans la formation des différents niveaux de réalité, et sa signification dans le processus de Tiqoun.

Le Yonath Élém décrit le Tohu comme un état résultant de la Brisure des vases, lorsque les Sefiroth se fragmentent et dispersent des étincelles de Lumière infinie dans l’espace vacant laissé par le Tsimtsoum. "ואחר שנשתברו הנקודות ונתברר הסולת מן הסובין נעשו אבי"ע" - "

Et après que les points se soient brisés et que la fine farine ait été séparée du son, les quatre mondes (Atsilouth, Briah, Yetsirah, Âssiah) se sont formés [ואחר שנשתברו הנקודות ונתברר הסולת מן הסובין נעשו אבי"ע].

 Cette analogie avec la séparation du grain et du son souligne le processus de clarification et de différenciation qui s'opère dans le Tohu.

Le Tohu est un monde de désordre, mais d'un désordre créateur. Les étincelles de Lumière infinie, libérées de leur structure originelle, cherchent à se réorganiser et à se relier, engendrant une multitude de formes et de configurations. L'image de la graine qui pousse dans le chaos illustre la vitalité et le potentiel de croissance présents dans le Tohu.

Le Yonath Élém souligne le rôle du Tohu dans la formation des mondes spirituels et matériels. Les étincelles de Lumière infinie, dispersées dans le Tohu, donnent naissance aux différents niveaux de réalité, de l'Atsilouth (Monde de l'Émanation) jusqu'à l'Âssiah (Monde de l'Action). Le Tohu est le creuset où se forge la complexité de l'univers.

Cependant, le Tohu est aussi un monde instable et dangereux. Les forces du Din (jugement) sont particulièrement actives, cherchant à dominer et à emprisonner les étincelles de Lumière infinie. Le Tiqoun consiste à libérer ces étincelles de l'emprise du Din et à les ramener à leur Source divine.

Et Raħamim est un réceptacle de Ħesséd... et équilibre Ħesséd avec Din. Et c'est pourquoi nos Sages ont dit : ' Ħesséd que l'on fait aux morts est une vraie Ħesséd, car la mort est le Din sévère' [והרחמים הוא בית קבול של חסד... ומשווה החסד עם הדין. וע"ז אחז"ל חסד שעושים עם המתים הוא חסד של אמת כי המיתה היא הדינין הקשה].

Par conséquent, le « Monde du Tohu » dans le Yonath Élém est une phase essentielle de la Création, un chaos primordial nécessaire à l'émergence d'un univers diversifié. C'est un lieu de gestation et de transformation, où les forces suprêmes s'affrontent et se réorganisent. Le Tiqoun Ôlam, passe par la libération des étincelles de Lumière infinie prisonnières du Din et leur élévation vers leur Source divine.

La Brisure des Vases

Le Yonath Élém, aborde la Shevirath HaKelim [שבירת הכלים], la « Brisure des vases », avec une profondeur qui éclaire sa place cruciale dans le processus de la Création. Loin d'être une simple catastrophe, ce cataclysme primordial est présenté comme un événement nécessaire, une étape inévitable dans la manifestation de la Lumière infinie et la formation de l'univers. Le livre met en lumière les causes de la Brisure, ses conséquences sur les différents niveaux de réalité, et son lien intrinsèque avec le Tiqoun.

Le Yonath Élém situe la « Brisure des vases » dans le « Monde du Tohu », un état chaotique qui suit le Tsimtsoum. Les Sefiroth existent alors sous forme de points de lumière concentrée, et leur intensité même provoque leur fragmentation. L'auteur utilise la métaphore de la graine qui doit se décomposer pour germer pour illustrer la nécessité de la Brisure. Les vases, symboles des Sefiroth dans leur état primordial, ne peuvent contenir la plénitude de la Lumière infinie sans se briser. Cette rupture libère des étincelles de lumière, qui se dispersent dans l’espace vacant, devenant les germes de la Création.

Le Yonath Élém décrit les conséquences de la Brisure sur les différents niveaux de réalité. Les fragments des Sefiroth, les étincelles de Lumière infinie, se retrouvent dans tous les mondes, de l’Atsilouth jusqu’à l'Âssiah, mais aussi dans le domaine des forces impures, les qlipoth [קליפות]. La Brisure est donc à l'origine de la complexité et de la dualité qui caractérisent l'univers.

Le livre souligne le lien inextricable entre la Brisure des vases et le Tiqoun. Le but du Tiqoun est de rassembler les étincelles de Lumière infinie dispersées, de les libérer de l'emprise des qlipoth et de les élever vers leur Source divine. La Brisure est donc une blessure cosmique qui appelle à la guérison, un désordre initial qui appelle à la restauration de l'Harmonie.

Ainsi, la Brisure des Vases dans le Yonath Élém est un événement cataclysmique mais nécessaire, un acte de destruction qui permet la naissance d'un univers diversifié. Elle est à l'origine de la complexité et de la dualité du monde, mais aussi du Tiqoun, la mission humaine est de réparer le monde brisé et de rassembler les étincelles de Lumière infinie.

La Réparation du monde et l'élévation de l'âme

Le concept du Tiqoun [תיקון], la « Réparation » du monde brisé, est au cœur de la pensée kabbalistique, et le Yonath Élém l'aborde avec une sensibilité unique. Loin d'être une simple restauration d'un état primordial, le Tiqoun est présenté comme un processus dynamique et continu, une ascension spirituelle qui implique l'homme et l'univers tout entier. Le livre met en lumière la dimension cosmique du Tiqoun, son enracinement dans les actions humaines, et son objectif ultime : la réunion des étincelles de Lumière infie dispersées et l'unification de la Création avec l'Éin-Sof.

Le Yonath Élém situe le besoin de Tiqoun dans la Shevirath HaKelim, la « Brisure des vases ». La métaphore de la séparation du grain et du son souligne le travail de purification et de rectification qui incombe à l'homme. Cette image se retrouve dans les Évangiles avec la fameuse parole « séparer le bon grain de l’ivraie » (Matthieu 13:24-30), qui suggère une forme chrétienne du Tiqoun.

Le livre met l'accent sur la participation active de l'homme au Tiqoun. Chaque action, chaque pensée, chaque parole a un impact sur le monde spirituel et contribue, soit à la réparation, soit à l'aggravation de la brisure. L'image de la graine souligne la responsabilité individuelle dans le développement du potentiel divin présent en chaque être.

Le Yonath Élém propose une vision holistique du Tiqoun, englobant l'individu et le cosmos. La Réparation du monde passe par la purification de l'âme humaine, la rectification des actions et la quête de l'union avec l’Être infini. En cultivant les attributs divins de Ħesséd et de Raħamim, chaque humain contribue à l'équilibre des forces cosmiques et à la libération des étincelles de Lumière infinie.

Le livre souligne que le Tiqoun est un processus continu et progressif, une ascension spirituelle qui n'a pas de fin. « Et je suis le dernier en bas jusqu'à l'infini » [ואני אחרון למטה עד אין תכלית]. L'Éin-Sof reste toujours au-delà de la saisie humaine, et le Tiqoun est une quête infinie vers l'Union avec cette Source.

Le Tiqoun selon le Yonath Élém est un appel à la fois personnel et cosmique, invitant l’humanité à participer à la Réparation du monde brisé par ses actions et sa quête spirituelle. Le livre met en lumière la puissance transformatrice du Tiqoun, qui permet de libérer les étincelles de Lumière divine, de restaurer l'Harmonie du monde et de s'unir à la Source divine.

L'âme humaine, miroir du cosmos

Le Yonath Élém offre une vision profonde et nuancée de l'âme humaine, la Neshamah [נשמה]. Elle est présentée comme une émanation divine, un fragment de la lumière de l'Éin-Sof, investie d'une mission sacrée : participer au Tiqoun du monde et retourner à sa source. Le livre explore les différents niveaux de l'âme, son lien étroit avec le cosmos, et sa capacité à influencer le destin de la Création par ses actions.

L'auteur décrit l'âme comme une étincelle divine, dispersée dans le monde, suite à la « Brisure des vases ». Une fois de plus, l'image de la graine, contenant en elle le potentiel de croissance et de développement, illustre la nature divine de l'âme et sa capacité à se perfectionner.

Le Yonath Élém met en lumière la structure complexe de l'âme, la comparant à un microcosme qui reflète le macrocosme. Tout comme l'univers est composé des dix Sefiroth, l'âme humaine possède également dix niveaux, correspondant aux différents aspects de l'Être infini.

Le livre souligne le lien dynamique entre l'âme et le cosmos. Les actions humaines ont un impact direct sur le monde spirituel, pouvant soit contribuer au Tiqoun, soit aggraver la Brisure. « L'âme, qui est féminine, atteint jusqu'à ‘l’organe (membrane) de Zéir-Anpin’ (Tarpesha diZéir) qui est la Rouaħ » [הנשמה היא נוקב' מגעת עד טַרְפְּשָׁא דִּזְעֵיר שהוא רוח]. L'âme est capable d'influencer les forces spirituelles et de participer à la Rectification du monde par ses choix et ses actions.

Le Yonath Élém insiste sur la mission de l'âme de retourner à sa Source divine. Le Tiqoun personnel est indissociable du Tiqoun cosmique. En purifiant son âme, en cultivant les attributs divins et en accomplissant les mitsvoth, l’humanité contribue à la libération des étincelles de Lumière infinie et à leur retour à l'Éin-Sof.

Et le sujet de la croissance de ces points les uns au-dessus des autres sont les points de Malkhout (Royaume) jusqu'à ‘la membrane du cœur de Zéir-Anpin’ (Tarpesha deLiba diZéir) [וענין צמיחת הנקודות זו למעלה מזו הם נקודות מלכות עד טַרְפְּשָׁא דְּלִבָּא דִּזְעֵיר]

L'ascension de l'âme est comparée à la croissance des points de lumière, symbolisant l'élévation des étincelles divines vers leur source.

Le Yonath Élém présente une vision holistique de l'âme humaine, la décrivant comme une étincelle divine, un microcosme du cosmos et une actrice essentielle du Tiqoun. Le livre souligne la responsabilité humaine dans la Réparation du monde et l'importance de la quête spirituelle pour le retour de l'âme à sa Source.

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