Libération de Pessaħ

Georges Lahy Par Le 16/04/2024 1

Laisse aller Mon Peuple !

En cette période de Pessaħ, où nous commémorons la libération du peuple hébreu de l'esclavage en Égypte, le cri de Moïse et d'Aaron résonne avec une force renouvelée : « Laisse aller mon peuple, afin qu’il me célèbre dans le désert » (Exode 5:1) [שַׁלַּח אֶת־עַמִּי, וְיָחֹגּוּ לִי בַּמִּדְבָּר]. Ce commandement divin, « Shalaħ éth âmi » [שַׁלַּח אֶת־עַמִּי], n'est pas seulement un appel historique à la liberté, mais aussi un vibrant appel à la Libération spirituelle de chaque âme enchaînée par les limitations matérielles et les oppressions de ce monde.

Dans la Kabbale, la notion de libération s'étend au-delà des frontières physiques pour toucher les profondeurs de l'âme. Chaque âme est vue comme une étincelle divine, temporairement emprisonnée dans la matière, appelée à se libérer des entraves du matérialisme et des idéologies destructrices qui sèment la haine et la peur. À Pessaħ, nous sommes invités à contempler notre propre servitude spirituelle, à reconnaître les despotes modernes qui cherchent à nous asservir par la peur et l'ignorance, pour finalement embrasser un chemin de libération et de renouveau spirituel.

Cette année, nos pensées se tournent également vers Gaza, où des otages sont détenus depuis le 7 octobre 2023, sous l’emprise du Ħamas [חַמַאס], oppresseur des cœurs et des âmes [n’oublions pas que ħamass [חָמַס] signifie : oppression, vol, malversation]. La situation à Gaza, si proche géographiquement de l'Égypte antique, nous rappelle douloureusement l'esclavage des Hébreux. Pessaħ devient ainsi un moment encore plus poignant de réflexion sur la nécessité de libérer tous les êtres de l'oppression, qu'elle soit physique ou spirituelle.

En célébrant Pessaħ, nous aspirons non seulement à commémorer un passé lointain, mais aussi à agir dans le présent, afin de favoriser la Libération des âmes et des esprits partout dans le monde. Que cette fête soit un temps de méditation profonde sur les moyens de transcender les barrières qui nous séparent de notre essence divine et de nos frères et sœurs en humanité. Que le souvenir de la libération passée nous inspire à travailler pour la libération présente et future de toutes les âmes enchaînées.

Dure guimatria

En ces temps où le monde semble enveloppé dans le « brouillard de la Vallée du Jourdain » [עֲרָפֶל עֵמֶק הַיַּרְדֵּן], dans cette ère de crises, où les « guerres » peuvent devenir « nucléaires » [מִלְחֲמֹ֥ות בְּגַּרְעִין] et où la « haine injustifiée » [שִׂנְאַת חִינָּם] ainsi que la « haine du Ħamas » [שִׂנְאַת חָמָס] prolifèrent, nous sommes appelés à réfléchir profondément à notre rôle dans la séparation du sacré et du profane et clamer : « Béni soit celui qui sépare le sacré du profane » (בָּרוּךְ הַמַּבְדִּיל בֵּין קדֶשׁ לְחול).

Alors que nous cherchons un chemin vers la paix, chaque « verset de la Torah » [פָסוּק בַּתּוֹרָה] et chaque tefilah, comme le « phylactère de la main » [תְּפִלָּה שֶׁל יָד], nous rappellent notre lien indéfectible avec le divin. Ces objets et mots sacrés sont comme un « vêtement azur » [בֶּגֶד תְּכֵלֶת], symbolisant notre aspiration à être enveloppés dans la lumière plutôt que dans les ténèbres.

Dans ce contexte de désolation, il est vital de se souvenir du pouvoir de Libération inscrit dans l'appel « Laisse aller mon peuple » [שַׁלַּח אֶת־עַמִּי]. Tel « tout corbeau selon son espèce » [אֵת כָּל־עֹרֵב לְמִינוֹ] (Lévitique 11:15), qui trouve son chemin malgré les tempêtes obscures et maléfiques, nous devons nous diriger vers une ère de paix, symbolisée par le « Royaume messianique » [מַלְכוּת הַמָשִׁיחַ], où le chef du mal, le « prince des démons » [שַׂר הַשֵּׁדִים], ainsi que la « tête du serpent » [רֹאשׁ נָחָשׁ], seront pourfendus.

Alors que se profile une « attaque en Iran » [תְּקִיפָה באִירָאן] rêvant de voir "Tel-Aviv embrasé" [תֵּל אָבִיב עוֹלָה בָּאֵשׁ ], nous devons rester fermes dans notre foi et notre détermination à promouvoir la Paix et la Justice, guidés par les enseignements saints et la sagesse antique. Chaque âme aspirant à la liberté mérite d'être libérée, chaque conflit appelle à la résolution, et chaque peuple souhaite célébrer sa spiritualité libre de tout lien oppressif.

Tous les termes hébreux mentionnés dans ce texte ont une guimatria de 859 identique à celle de « Shalaħ éth âmi » [שַׁלַּח אֶת־עַמִּי], Laisse aller Mon Peuple.

Commentaires

  • ALLAMAN

    1 ALLAMAN Le 16/04/2024

    Amen

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