Dans l'univers de la Kabbale, où le visible et l'invisible tissent ensemble la résille de l'existence, les concepts de Hiyouli [הִיּוּלִי] et Koaħ [כֹּחַ] émergent comme les piliers mystiques du potentiel et de l'aptitude. Ces notions, transcendant les simples définitions, nous invitent à contempler la profondeur de l'être et l'essence même de la Création.
Hiyouli [הִיּוּלִי], ou l'aptitude, la capacité, est la manifestation sublime de l’Éin-Sof, l'énergie primordiale qui réside dans l'essence même de tout ce qui existe. Elle est comparable au feu latent dans le silex, insaisissable et illimité, prêt à jaillir à l'infini sans jamais s'épuiser. Cette force indomptable ne se mesure pas, car elle transcende les limites de la matière et de l'espace, offrant un potentiel de création perpétuel. Le silex, par sa nature, détient le secret de cette flamme éternelle, capable de se manifester à chaque instant, sans jamais diminuer, reflétant ainsi la nature divine de l'aptitude, inépuisable et éternelle. Ceci est selon l’entendement mystique, le terme hiyouli dans son sens commun signifie : Matière primaire amorphe, hylétique. La hiyoulioth [הִיּוּלִיּוּת] est la primauté, l’ancienneté. Ainsi, l’aptitude dont il est fait état ici a quelque chose d’innée, qui s’extrait des profondeurs infinies, une sorte d’héritage universel que tout être porte profondément en lui.
D'autre part, Koaħ [כֹּחַ], ou le Potentiel, évoque la capacité mesurable et finie, telle la flamme qui sommeille dans le charbon. Ce potentiel, tangible et limité, se définit par la matière et ses propriétés, offrant une énergie qui, bien que puissante, est destinée à s'épuiser. Le charbon, avec sa capacité à brûler, symbolise cette énergie dormante qui attend d'être réveillée, mais qui, une fois consumée, laisse derrière elle le souvenir de sa lumière, témoignant de la nature cyclique de la création.
L'exemple du caoutchouc illustre également ces vérités. La tension du caoutchouc, chargée de potentiel (Koaħ), révèle une énergie prête à être libérée, quantifiable et limitée par sa forme physique. Cependant, sa capacité à retrouver sa forme originelle (Hiyouli) transcende cette limitation, symbolisant une résilience et une régénération constantes, qui ne s'épuisent pas, peu importe le nombre de fois où elle est testée.
Ces principes, Hiyouli et Koaħ, nous enseignent la dualité fondamentale de l'existence : le fini et l'Infini, le mesurable et l'immesurable. Ils nous rappellent que, dans chaque étincelle de vie, il y a une Lumière Infinie prête à se révéler, et que notre potentiel créatif, bien que parfois limité par notre condition terrestre, est soutenu par une Source d'aptitude universelle, inépuisable et éternelle.
La guimatria 61 de Hiyouli [הִיּוּלִי] suggère que cette aptitude innée et cachée réside dans le « Rien », éin [אֵין] sans la limite du « sof ». Ce « éin » [אֵין] devient « ani » [אֲנִי] (moi), qui est donc l’expression de l’essence intime de la hiyouli. Et ce « ani » est le seul « adon » [אָדוֹן] (maître), c’est-à-dire l’aptitude maîtresse résidant en chacun.
En méditant sur ces concepts, le kabbaliste est invité à explorer la nature profonde de son être et de la Création. La Kabbale trace un chemin vers la compréhension de ce mouvement entre le Potentiel et l'Aptitude, invitant à reconnaître en soi cette étincelle universelle capable de transcender les limites, d'embrasser l'Infini et de manifester dans la vie la Lumière Infinie de la Création.
Commentaires
1 kennedy Le 12/02/2024
J'expérimente justement ces principes , l'aptitude et le potentiel par la méditation , l'introspection et la prière !
"La guimatria 61 de Hiyouli [הִיּוּלִי] suggère que cette aptitude innée et cachée réside dans le « Rien », éin [אֵין] sans la limite du « sof ». Ce « éin » [אֵין] devient « ani » [אֲנִי] (moi), qui est donc l’expression de l’essence intime de la hiyouli. Et ce « ani » est le seul « adon » [אָדוֹן] (maître), c’est-à-dire l’aptitude maîtresse résidant en chacun." (G.L)
J'ai relié cet enseignement avec le 37 ieme nom du shém haMeforash !