Cette année, Ħanoukah se niche entre les festivités de Noël et les promesses du Nouvel An, créant un espace sacré, un pont de lumière entre deux mondes. Plus qu'une simple coïncidence calendaire, cette position unique nous invite à une réflexion profonde sur l'interconnexion des lumières, sur l'espoir partagé d'un renouveau spirituel. La flamme de Ħanoukah, loin d'être isolée, entre en résonance avec l'esprit de Noël, magnifiant la promesse de paix et de réconciliation qui vibre en cette période.
Ħanoukah, la fête des Lumières, célèbre la victoire des Maccabées sur les Grecs, une victoire non seulement militaire mais aussi spirituelle, une victoire de la lumière sur l'obscurité, de la pureté sur l'impureté. C'est la réinauguration du Temple, symbole de la reconnexion avec le divin, un moment privilégié pour ranimer la flamme intérieure, cette étincelle divine qui sommeille en chacun de nous.
Les textes kabbalistiques nous éclairent sur la profonde signification mystique de Ħanoukah. « Par le commandement de la bougie de Ħanoukah, la gloire du Saint, béni soit-Il, est illuminée », nous rappelle Rabbi Naħman de Breslev. Chaque flamme allumée est bien plus qu'un simple geste rituel ; c'est une participation active à la révélation de la divinité dans le monde, une élévation de nos âmes vers la source de toute lumière.
« Les jours de Ħanoukah sont des jours d’action de grâce et de louange, car c’est l’essence du délice du Monde à Venir (Ôlam haBa). » Cette phrase, lourde de sens, nous révèle que la joie et la gratitude ne sont pas de simples émotions passagères, mais des clés pour accéder à une réalité spirituelle supérieure. En cultivant ces sentiments, nous nous connectons à la dimension éternelle de Ħanoukah, à sa promesse de rédemption.
L'huile pure, miracle de Ħanoukah, symbolise la connaissance sainte, « l'aspect du souvenir, c'est-à-dire se souvenir constamment du Monde à Venir », ou autrement dit : « se souvenir de son futur ». Ce souvenir n'est pas une simple réminiscence du passé, mais une projection vers l'avenir, une anticipation du monde messianique. Allumer la Ħanoukiah, c'est raviver cette mémoire, c'est nourrir l'espoir d'un monde meilleur.
« La sainteté de Ħanoukah est attirée par le pardon du Jour de Kippour », nous enseigne encore Rabbi Naħman. Le travail spirituel accompli pendant les jours redoutables porte ses fruits à Ħanoukah. Purifiés et pardonnés, nous sommes prêts à accueillir la lumière divine, à laisser la flamme de la connaissance éclairer notre chemin.
La Flamme et le Secret du Souffle Divin
La Kabbale enseigne que la lumière de la bougie de Ħanoukah symbolise plus qu’un simple miracle historique : elle représente le souffle divin du Ner Élohim [נֵר אֱלֹהִים] (la bougie de Dieu), qui est le luminaire de l’âme humaine (Nér HaAdam [נֵר הָֽאָדָם]). Isaac Louria, reprenant A. Aboulâfia, explique que la flamme d’une bougie est composée de deux éléments inséparables : la lumière qui monte et le combustible qui la nourrit. L’âme humaine, elle aussi, oscille entre deux mouvements : l’élan vers le divin (symbolisé par la flamme montante) et l’enracinement dans le monde matériel (le corps, le combustible).
À Ħanoukah, nous méditons sur cet équilibre. L’huile qui alimente les flammes renvoie à la Sagesse suprême, distillée à travers les mondes, tandis que les flammes elles-mêmes traduisent notre aspiration à transcender les limites de l’espace-temps. Chaque flamme est une invitation à aligner notre souffle intérieur avec celui du Créateur, à faire du miracle de la lumière un processus vivant et constant dans nos vies.
Ainsi, chaque soir où nous ajoutons une bougie, nous affirmons cette progression vers la plénitude, augmentant la lumière dans le monde et en nous-mêmes. Cette sagesse nous rappelle que le véritable miracle ne réside pas seulement dans la lumière qui dure, mais dans celle qui grandit et éclaire les âmes, ouvrant la voie à la rédemption universelle.
La Guérison de la Lumière
La fête de Ħanoukah [חֲנֻכָּה], dont la guimatria est 83, révèle un réseau d’associations mystiques où les flammes illuminent des vérités cachées. À travers les entêtes des mondes d’Atsilouth, Briah, Yetsirah et Âssiah (Aby’â [אָבִי״עַ] = 83), la lumière traverse les dimensions de l’émanation à l’action, insufflant à chaque âme la Rouaħ Élohim. Elle descend comme des gouttes de rosée (egléi-tal [אֶגְלֵי־טָל] = 83), porteuses de vie, rappelant la promesse de renouveau et la bénédiction du Monde à Venir.
Ces flammes vibrent comme des ondes (galim [גַּלִּים]), se propageant dans les sphères visibles et invisibles, transformant l’obscurité intérieure en une clarté divine. Telle une aile (gaf [גַּף] = 83), elles portent nos intentions et nos prières, nous élevant vers une conscience plus haute, où les Noms saints – Yah, Yahou, Yhwh, Éhyéh [יָה יָהוּ יָהֶוּה אֶהְיֶה] (= 83) – résonnent dans une symphonie céleste, révélant leur puissance unificatrice.
Mais cette lumière n’est pas qu’un symbole de transcendance ; elle est aussi un baume pour la maladie (maħalah = 83 [מַחֲלָה]) de l’âme et du corps. Ħanoukah nous rappelle que la guérison passe par le pardon (maħal [מַחֲל]), une réconciliation intérieure qui purifie notre être comme l’huile pure du Temple. En allumant chaque bougie, nous devenons des canaux de cette lumière guérisseuse, des témoins actifs de la promesse de paix et de rédemption.
Ainsi, Ħanoukah n’est pas seulement une commémoration, mais une opportunité : un moment pour nous relier aux mondes, aux ondes, aux ailes et aux gouttes de rosée divines, et pour transcender la maladie par la lumière et le pardon. Que chaque flamme allumée soit une onde de guérison et d’espérance, illuminant notre chemin vers l’éternité.
En cette période où les lumières de Noël et de Ħanoukah se rejoignent, prenons le temps de méditer sur la signification profonde de ces fêtes. Ouvrons nos cœurs à la lumière, laissons-la nous guider vers la paix intérieure, la réconciliation et l'espoir d'un monde meilleur. Que la flamme de Ħanoukah, amplifiée par la lumière de Noël, illumine notre chemin vers le Nouvel An et au-delà, vers la réalisation de toutes les promesses messianiques.
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